METABOLISME ET EXPLORATION DU FER.
Sommaire de l'article
INTRODUCTION :
– Le fer est un oligo aliment indispensable à la vie cellulaire, il participe à de nombreux processus métaboliques essentiels : tels que le transport d’oxygène aux tissus, le transport des électrons dans la chaîne respiratoire ou la synthèse de l’ADN.
– L’organisme reste cependant exposé à un double risque :
- D’une part à la carence martiale constituant un vrai problème de santé publique.
- Et d’autre part à l’excès de fer qui est délétère pour les cellules.
– Afin de se prémunir de ces risques, l’organisme dispose d’un système de régulation de l’homéostasie du fer. Plus récemment, de nouvelles protéines qui participent à ce système ont été identifiées et ont permis une meilleure connaissance des mécanismes impliqués dans le métabolisme du fer.
I – METABOLISME DU FER :
A – Le fer :
– Le fer est un élément important dans plusieurs fonctions physiologiques.
– Il est constitutif de l’hème que l’on retrouve dans l’hémoglobine et la myoglobine ; et des cytochromes.
– Le fer est également cofacteur de nombreuses déshydrogénases.
– Il est présent dans toutes les cellules, et possède la propriété de gagner ou de perdre facilement un électron, passant ainsi de la forme ferreuse (Fe2+) à la forme ferrique (Fe3+), et inversement.
– C’est cette propriété qui lui confère un rôle primordial dans les phénomènes d’oxydation et de réduction biologique.
B – Compartiments du fer :
1 – Compartiment fonctionnel :
Représente 65% des réserves, formé de 3 secteurs :
a- Au niveau du GR :
– Entre dans la constitution de l’Hb : 1g d’Hb contient 3,1mg de Fer.
b-Au niveau de la myoglobine : 5% des réserves.
c- Le fer des enzymes oxydatifs : Cytochrome, catalase, myéloperoxydase.
2 – Compartiment circulant :
– Représente 3 à 4 mg lié à la transferrine.
3 – Compartiment des réserves :
– Représente 1500mg au niveau des macrophages et des hépatocytes.
– La protéine de réserves est l’apoferritine qui existe sous 2 formes :
- Rapidement mobilisable = Ferritine.
- Forme insoluble peu mobilisable = l’hémosidérine.
C – Balance martiale :
– Les besoins de l’organisme en fer varie selon le sexe, l’âge et en période de croissance :
- Chez l’homme : 1mg/24h.
- Chez la femme en PAG : 2mg/24h.
- Chez la femme enceinte 4 à 6mg/24h.
- Adolescence : augmentation des besoins en fer.
- Chez un nourrisson : besoins x 8 à 10 fois.
– Les aliments les plus riches en fer sont : la viande, le poisson, le Cacao, le Caviar, Lentilles, soja…
– Les pertes en fer sont de l’ordre du mg chez l’homme (urine essentiellement, bile, sueur, desquamations).
D – Absorption du fer :
1 – Localisation :
– L’absorption intestinale est maximale au niveau du duodénum et de la partie haute du jéjunum.
2 – Facteurs favorisants/inhibants :
a- La forme chimique :
- Le fer ionisé et le fer héminique (hémoglobine, myoglobine) sont très bien absorbés contrairement au fer organique.
b- Autres facteurs :
– Favorisants :
- Sécrétions intestinales, biliaires et pancréatiques.
- La vitamine C et les acides aminés.
– Inhibiteurs :
- Phosphoprotéines du jaune d’œuf.
- Carbonates.
- Tannin et argile.
E – Transport du fer :
– Plusieurs protéines peuvent transporter le fer (Fe3+), mais seule la transferrine est capable de le délivrer aux érythroblastes.
– Physiologiquement les molécules de transferrine sont saturées au 1/3 et leur synthèse est liée aux réserves en fer.
F – Réserves du fer :
Représente 35% du fer total sous 2 formes de stockage :
1 – Ferritine :
– Protéine localisée particulièrement dans les macrophages de la rate, de la MO et dans les hépatocytes.
– Creuse d’une cavité centrale pouvant contenir jusqu’à 4500 atomes de fer.
– Le fer des ferritines des macrophages est le premier mobilisé pour l’érythropoïèse.
2 – Hémosidérine :
– Agrégat de ferritine : Sa teneur en fer est plus importante que celle de la ferritine.
– Forme stable de réserve martiale, elle ne libère son fer que très lentement.
G – Régulation du métabolisme du fer :
– Dont les différents mécanismes ne sont pas encore élucidés, la régulation du métabolisme du fer est actuellement sujette à plusieurs expérimentations.
– L’une des découvertes récentes est l’Hépcidine.
– L’Hépcidine est un peptide antibactérien synthétisé par le foie.
– L’augmentation de sa production diminue l’absorption intestinale du fer et sa libération à partir des sites de stockage, d’où une diminution du fer plasmatique.
– La diminution de sa production entraine un effet inverse.
II – EXPLORATION DU FER :
A – Examens directs :
1 – Dosage du fer sérique : Sidérémie :
– Son dosage est délicat : la moindre hémolyse perturbe les résultats et les variations nycthémérales sont importantes.
Sidérémie normale = 12 à 30µmol/L.
– Une hyposidérémie est observée dans les carences martiales et dans les syndromes inflammatoires.
2 – Dosage de la transferrine :
– Apprécie la capacité de synthèse du foie, le rôle de transporteur sérique du fer, et permet de calculer CTF, CLF, et CS.
Valeur normale : 2 à 4 g/L.
– CTF : Quantité maximale du fer transporté par la transferrine = 45 à 65 µmol/L.
– Remplacée par le Coefficient de saturation (CS) = 30-40%.
– Capacité Latente de Fixation (CLF) = CTF – Sidérémie.
Ces dosages sont de moins au moins utilisés.
3 – Dosage de la Ferritinémie : +++
– C’est l’examen de choix pour quantifier les réserves.
– Permet de déceler les carences avant l’apparition de l’anémie et de confirmer les hémochromatoses.
Valeurs normales = de 30 à 300 µg/1.
B – Examens indirects :
1 – Hémogramme :
– Les anomalies apparaissent tardivement :
- D’abord une microcytose.
- Puis une hypochromie.
- Enfin une anémie hypochrome microcytaire arégénérative.
2 – Coloration de Perls :
– Permet le diagnostic de surcharge en fer.
CONCLUSION :
– Le fer est un oligo élément essentiel pour un ensemble de processus métaboliques majeurs dans l’organisme.
– L’étude du métabolisme du fer trouve tout son intérêt dans ses applications à la pathologie (carence martiale, hémochromatose).
– C’est ainsi que la compréhension des mécanismes moléculaires contrôlant l’homéostasie du fer a rapidement progressé ces dernières années grâce aux techniques de la génétique moléculaire.
– L’Hépcidine, une des découvertes récentes, devrait constituer un traitement préventif logique de la surcharge en fer dans les hémochromatoses héréditaires.